Voilà un truc que je viens de lire et qui me fait doucement marrer...
"LCI.fr : pourquoi voulez-vous renforcer les contrôles sur les motards ?
Jean-Jacques Debacq, directeur du projet interministériel du contrôle automatisé : Cela se résume en trois chiffres. Les motos représentent 1% du trafic, 17% des morts et 8% des infractions. Donc, les motards commettent huit fois plus d'infractions que les quatre roues, mais en plus ils sont tués 17 fois plus. Pour sauver leur vie, il faut les contraindre à réduire leur vitesse.
LCI.fr : Comment allez-vous vous y prendre ?
Jean-Jacques Debacq : En 2007, nous avons reçu 14 millions de messages d'infractions, dont 1,2 million concernaient des motos. Sur ces 1,2 million de flashs, 900 000 ont été pris par l'avant donc n'ont pas pu être exploités car les motos ne possèdent de plaques qu'à l'arrière. Sur les 300 000 infractions restantes, où nous avons les plaques, nous n'avons pu traiter que 50 000 avis d'amende, car nous ne pouvions pas lire les plaques des 250 000 autres. Dès cette année, le Centre national de traitement du contrôle automatique (CNT), basé à Rennes, va recevoir de nouveaux écrans, beaucoup plus grand et avec une plus haute définition, qui vont permettre d'améliorer la lecture des plaques d'immatriculation. Le contrôle se fera donc désormais de manière visuelle et non plus de manière automatique. Notre objectif pour 2008 est de doubler le nombre de PV dressés aux motards, soit de passer à 100 000.
LCI.fr : Allez-vous implanter d'autres radars ?
Jean-Jacques Debacq : C'est le troisième élément pour lutter contre la vitesse des motos. Les études ont montré que les motards étaient beaucoup plus en infraction sur les radars en approche, qui flashent par l'avant, que sur les autres car ils savent qu'ils ne craignent aucune sanction. C'est pourquoi, comme cela a déjà était le cas en 2007, la quasi-totalité des radars fixes qui seront installés en 2008 seront placés en position d'éloignement, c'est-à-dire qu'ils vont flasher par l'arrière. Au 31 décembre 2006, nous avions 770 radars fixes dont 60% étaient en approche et 40% en éloignement. En 2007, sur 1200 radars, ces pourcentages se sont inversés. D'ici fin 2008, 75% des radars devraient être des radars d'éloignement et seulement 25% des radars d'approche.
LCI.fr : On peut comprendre ce renforcement du dispositif pour des raisons de sécurité routière mais cela va aussi rapporter beaucoup d'argent…
J-J. Debacq : Contrairement à ce que l'on pense, l'Etat ne récupère rien. Un tiers du produit des amendes automatiques sert à payer le dispositif que je pilote (installation de radar, entretien, traitement du système automatisé), un tiers va aux collectivités locales pour financer des opérations de sécurité routière, et un tiers va à l'Afir qui est l'association de financement des infrastructures routières.
LCI.fr : combien de nouveaux radars vont être déployés en 2008 ?
J-J. Debacq : nous allons encore installer 330 radars fixes, une centaine de radars mobiles et une centaine de radars feu rouge. Et puis, grande nouveauté, nous allons installer au deuxième semestre 2008, dans les tunnels, une vingtaine de radars inter-distance. Ils seront installés dans les tunnels monovoie pour faire respecter les distances de sécurité entre les véhicules. Au total, le dispositif représentera un peu plus de 2400 radars."